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  cette page, Styles roman et gothique

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Les cathédrales  TV ARTE,  mai 2004. court extrait.
Une technique expérimentée à la cathédrale de Sens, permet à la lumière de mieux pénétrer. Les nouveaux vitraux font resplendir les objets du culte, l’or des reliquaires qui, placés au centre, peuvent être observés sous toutes leurs faces, d’autant mieux que Suger crée un déambulatoire tout autour ; en 1144, il rassemble les grands du royaume qui découvrent ce vaste espace lumineux et les richesses du culte. Tout le monde veut en faire autant, dont le roi qui lance le mouvement.

Les fidèles, émerveillés, sont bien entendu invités à déposer leur offrande dans un tronc. La nouvelle disposition permet de multiplier les chapelles collatérales, qui rapportent gros : l’édifice devient une sorte d’usine à prières. De ce fait, les messes sont désormais célébrées en tournant le dos aux fidèles. Et pour que le peuple puisse assister aux offices lors des grandes fêtes religieuses, il fait agrandir la nef (voir pour croire).

  A la fin de la guerre de cent ans (contre les anglais),  par les seigneurs et bourgeois qui se consacreront alors à la construction de châteaux forts, puis de palais, auprès desquels les cathédrales apparaîtront comme étant l’œuvres de barbares, les Goths, d’où le nom qui leur est attribué, gothique. (ostrogoths, barbares de l’est et Wisigoths, barbares de l’ouest).

A l'origine, il n'y avait ni chaises, ni bancs dans la cathérle qui était un espace d'accueil libre et ouvert où l'on venait bavarder, souvent en galante compagnie, y faire des affaires, se reposer (vooyageurs, paysants...
L’évêque est le maître d’ouvrage et choisit le bâtisseur. Pour monter les voûtes, on construit d’immenses formes de bois jusqu’à hauteur (les cintres) et l’on pose les pierres ; on retire ensuite le cintre et ça tient tout seul. Enfin, pas toujours.  A la fin du XIII me siècle, les forêts avaient souffert de ces énormes prélèvements pour le bois de construction.  

La fin des cathédrales coïncide, en France mais pas en Angleterre ou en Allemagne, avec le début de la guerre de cent ans (contre les anglais), car il fallût consacrer l’argent à l’édification de châteaux forts et à l’entretien des armées ; après les châteaux forts, vinrent les châteaux d’agrément et les palais. Les cathédrales étaient oubliées et jugées un peu démodées et monstrueuses, d’où le nom de gothique qui leur fût alors donné, de goth, barbare (ostrogoths, barbares de l’est, wisigoths de l’occident, ouest). Note : barbare signifie seulement "étranger" !

Roman et gothique. De 1050 à 1350, on a construit en France, 80 cathédrales, 500 grandes églises et quelques dizaine de milliers d'églises paroissiales. Des qualités de pierres différentes étaient retenues selon leur emplacement et leur fonction. Une église Gothique requiert deux fois moins de pierres, en volume, qu'une même cathédrale romane.

La voûte en berceau du style roman (romain/ grec) est très lourde et nécessite des murs très épais, renforcés d'importants contreforts, car le poids des pierres de la voûte en poussant celle-ci vers le bas par la pesanteur, allonge son arc et de ce fait écarte les murs en haut (voir les pointillés qui simulent le déplacement) ;  seuls le poids des murs et des contreforts permettent de s'opposer à ces forces : les ouvertures sont donc peu nombreuses et petites car il ne faut introduire aucune fragilité (les hublots d'avion sont petits et ronds pour ne pas fragiliser la structure) ; hauteur et largeur sont limitées.


 

L’architecture gothique apporte l’arc brisé (pointu au sommet et non rond); reposant sur des groupes de forts piliers (4, 6 ..), qui remplacent les murs de soutènement. Ces arcs se raccordent au sommet sur une pierre dite clef de voûte. Ce module de base se répète ensuite tout au long de la nef, créant des travées (modules) indépendantes qui n'interfèrent pas sur les autres en cas d'accident ; c'est génial et révolutionnaire. Le gothique crée également l’arc-boutant, qui prend appui lui-même sur un fort pilier, dit de culée, lequel est surmonté d'une flèche ou tourelle (pinacle) afin de l'alourdir (et non pour l’esthétique, bien qu’ils soient tout de même travaillés).

C’est une architecture très complexe dans le raccordement des formes, très audacieuse, inventive et contemporaine, comparable à nos constructions modernes si l’acier et le béton avaient été connus. Car une cathédrale gothique est un squelette formé d’une multitude de piliers supportant de très nombreux arcs de pierre (croisées d’ogives), le tout étant renforcé par des jambages extérieurs (arcs-boutants) qui contrebuteront la poussée s’exerçant vers l’extérieur, cette poussée provenant des arcs de pierres du sommet entre lesquels seront posées les pierres de la voûte. Il faut y ajouter tout un ferraillage d’agrafes et tenons entre les arcs (notamment pour les rosaces), et des lourdes ceintures en fer de Tolède qui relient les piliers entre eux (Reims, Amiens et toutes les grandes); du plomb coulé assure la cohésion du fer avec la pierre. Le reste ne serait que remplissage si les murs n’avaient pas également un rôle de blocage de l’ensemble, sans omettre les ailes du transept (en forme en croix), ni la façade, qui apportaient également de la rigidité.
Les arcs brisés de l'architecture gothique impliquent permettent l'allégement du poids des pierres de la voûte, l'accroissement de la largeur et la hauteur, le tout autorisant la découpe de grandes ouvertures dans des murs amincis.

Mais les efforts demeurent les mêmes que pour les voûtes romanes (dessin de gauche) et piliers et murs sont poussés vers l'extérieur pour les mêmes raisons.
Au début, avant l'invention de l'arc-boutant extérieur, on construisait de lourdes galeries à l'intérieur qui "retenaient" en quelque sorte les piliers et les murs. Des contreforts extérieurs complètent l'action de ce dispositif. (partie gauche du dessin ci-dessous).

Après l'invention de l'arc-boutant extérieur, on supprime les galeries

Malgré l'allègement des murs et de la voûte du plafond (*) , l’effort exercé par la voûte est telle que les piliers et les murs s’écartent sensiblement de la verticale (vers l’extérieur), faisant une sorte de petit gonflement visible vers le haut si l’on peut trouver un repère vertical à proximité, comme les tuyaux d’orgues par exemple, ou le fil d’un lustre. Heureusement, l’ossature d’un tel édifice possède une étonnante élasticité (relative bien sûr, de quelques centimètres).

(*) c'est évidemment tout relatif car il s'agit tout de même de grandes quantités de pierres qui pèsent encore très lourd ; il est dit que la seule pierre de clef de voûte peur peser de 400 à 600 kilos !

 



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