hibis   Iles et Lagons, Vie du Pacifique ///

 retour à Océanie


2019. Extraits d'un ouvrage de 2001 qui m'est très opportunément tombé entre les mains.
Son auteur confirme, précise, complète ou réduit à néant différentes hypothèses, cela de manière irréfutable (ADN mitochondrial.


Peuplement supposé d'origine Amérique sud et nord.

AMERIQUE SUD (actuel Chili)
L'évidence des contacts entre polynésiens et peuplades d'Amérique du sud (actuel Chili), ne peut être niée. Notamment parce que la patate douce consommée par des polynésiens ne peut guère venir d'ailleurs.
L'expédition du KonTiki ne prouve finalement rien sinon que le voyage aurait été (difficilement) possible avec les moyens de l'époque, dans le sens Amérique Polynésie, le fragile esquif étant très loin d'égaler les pirogues polynésiennes) .
Selon les travaux du généticien Bryan Sykes (*), aucune trace génétique n'y a été rencontrée (Chili), ce qui imposerait le fait que les polynésiens aient fait le voyage ! Rien d'étonnant à cela, ils ont conquis la quasi totalité du Pacifique d'est en ouest, jusqu'à L'île de Pâques, cela malgré des vents contraires. Ce sont ces vents contraires qui faisaient envisager une conquête par l'ouest plutôt que par l'est.
A l'inverse, quelques cas d'indigènes de l'actuel Chili ont été retrouvés en Polynésie : l'auteur suggère des femmes ayant suivi leur polynésien revenant en Polynésie.

(*) Bryan Sykes, "les sept filles d'Eve". (the seven daughters of Eve, 2001)
Ses recherches sur la fragilité osseuse constitutionnelle (les os de verre) l'ont conduit à rechercher les origines génétiques. Malgré à la défiance qu'inspirait alors l'ADN issu des mitochondries, organe énergétique des cellules, ses recherches reposent essentiellement sur lui.

Particularité de cet ADN, identique à celui du noyau de toute cellule (nucleus), il ne suit pas la règle du partage à 50% de l'ADN transmis lors de la reproduction.
En effet, cet ADN ne se retransmet, intégralement, qu'entre genre féminin, sans aucune altération autre que des mutations dont la périodicité a également été évaluée. Pour être clair, il précise qu'un fils reçoit bien cet ADN de sa mère, mais ne le retransmet pas à sa descendance, alors qu'une sœur le ferait. Il n'en reçoit donc pas de son père. Bryan Sykes a travaillé à partir des séquences d'une région de contrôle de cet ADN, dont une variante à la position 247, propre aux polynésiens.


AMERIQUE NORD.
Ses consultations ont révélé que personne n'a jamais constaté cette variante 247 en Amérique continentale du Nord, la recherche s'opérant naturellement auprès des indigènes. Contrairement à l'Amérique du sud, on n'y retrouverait aucune trace de contacts (nourriture, échanges, ressemblance de noms, etc). L'inverse étant vrai, soit aucune variante issue d'Amérique du nord retrouvées en Polynésie.

ASIE, CHINE, TAIWAN, Papouasie-Nouvelle Guinée.

Je cite l'auteur : "il est clair que les ancêtres des polynésiens commencèrent leur épopée sur les côtes de Chine ou à Taïwan car c'est là que l'on trouve encore la séquence ancestrale des polynésiens avec les variantes en 189 et 217. L'ancienneté sur place est estimée de vingt à trente mille ans". les variantes en 189 et 217 sont les mutations qui se sont produites à Taiwan depuis que les ancêtres des polynésiens en sont partis, soit aucun 247 actuel, typique des actuels polynésiens".

"Une séquence d'ADN rare a été relevée à Hawaï, retrouvée par la suite en abondance par l'auteur, dans les montagnes du nord la Nouvelle-Guinée, avec une ancienneté probable sur place de moins quarante à moins cinquante mille ans. Ce peuplement, qui coïncide avec celui de l'Australie, aurait atteint les iles Salomon en raison de leur relative proximité (navigation à vue), les iles plus éloignées vers l'est demeurant vierges de toute population. (page "Océanie", voir une carte des migrations trouvée sur Internet).

Pour l'auteur, la composante ADN de Nouvelle-Guinée compterait pour environ 4% des actuels polynésiens. On ne sait rien de la proportion du peuple de Nouvelle-Guinée qui aurait été tenté ou porté par l'expansion massive polynésienne d'il y a trois à quatre mille ans, partie des iles Moluques. C'est une hypothèse de l'auteur : la civilisation Lapita, plus évoluée, serait née dans ces iles.

Une incursion vers Madagascar serait crédible, mais demeure à prouver. Pour cela, il lui faudrait pouvoir copier ses effectifs comme il le pratique pour l'ADN en trop faible quantité.

Remarque de l'auteur. L'auteur : "On n'a jamais trouvé de fossiles de singes". "On n'a jamais trouvé de fossiles d'hominidés dans l'Afrique de l'ouest" (il me semble qu'il y en a eu un depuis sa publication). "Tous les plus anciens sont en Afrique de l'est".
Les précisions de l'auteur sont importantes, on ne le dit pas assez : "cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu ailleurs" ! la preuve dit-il avec humour, "malgré cela, les singes sont bien là"..
note hibis. Que dire en faveur de l'Afrique de l'est : hasard ? (c'est souvent le cas), sècheresse ? (conservation des biens pharaoniques enfouis dans le sable), terres libres plus accessibles ? fossiles en plus grand nombre ? on cherche davantage par là ?)


Note de l'auteur sur l'ADN.
Je cite : "L'ADN mitochondrial ne compte qu'environ 16.500 bases dans son cercle, quand un ADN du chromosome Y, transmis par le spermatozoïde en porte soixante millions, un nain comparé à d'autres ADN humains.."
le chromosome Y, transmis par l'homme, détermine le sexe de l'enfant. Note : un chromosome contient plusieurs ADN.

Les zones privilégiées de prélèvement de l'ADN sont, pour l'auteur, la peau, le sang séché, les racines de cheveux, les os et les dents.
Pour ses témoins d'un passé très lointain, il prélève son ADN de l'os et des dents, s'ils sont bien conservés. Une momie ne donne rien.
Son record est le prélèvement par forage d'une dent parfaitement conservée malgré ses 12.000 ans d'âge ! (caverne calcaire fraîche du nord de l'Europe)


hibis  Iles et lagons       retour au début de page