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la réalité

hibis   Iles et Lagons, Vie du Pacifique ///
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    • Océanie - continent, possessions (terres et mers), origine des peuples
    • Iles et lagons - découverte des pays, paysages, urbanisation.. :  Nouvelle Calédonie et    Polynésie (partie)
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Cette page : Tribus kanak   
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dossier Nouvelle Calédonie


- TRIBU. le mot a été crée par les colonisateurs lorsque les peuplades natives ont été chassées de leur territoires et enfermées dans des "réserves" d'où il leur était interdit de sortir. Il existait alors, au sein de la population kanak, d'innombrables clans intégrés au sein de chefferies.
La société tribale (à la suite) conquête du territoire, conflits, points de vue.

Origine des peuples, voir "Océanie"

Société Kanak, organisation administrative.
Du clan au Chef de tribu(s).
A l'origine étaient les clans, plus ou moins importants et influents, c'est à dire des groupes de familles constitués autour d'un ancêtre commun, ou admis comme tel. L'antériorité de l'occupation des terres est le critère fondateur du droit du clan. Les notions de terre sont toujours fortement enracinées et respectées, ou source de violences..

Grands et petits chefs (de clan). L'autorité du Chef couvre traditions orales et croyances - il n'y avait pas d'écriture à l'époque - soit la vie quotidienne, administrative, festive et spirituelle. Je n'y connais pas d'autorité religieuse. En marge, la sorcellerie a existé comme partout. La colonisation a d'ailleurs interdit et détruit beaucoup de ce qui existait, qui n'a pu être sauvé, ou qui a été oublié. Pratiques ésotériques en premier, rien ne devant s'opposer à la "coutume" française et à la religion catholique (le droit du citoyen était soit quasi militaire, soit celui des puissances locales). C'est toujours un peu vrai.. partout.
Mais rien n'est jamais acquis sans contestation.
© 2001 Hachette Multimédia.  je cite "Étranger à la communauté qui l'accueille, le chef a davantage de devoirs que de droits. (note "hibis": "Etranger à". L'affaire n'est pas claire car si l'Etat français a créé les tribus et nommé les premiers chefs coutumiers, avec un rang, les choix se sont progressivement effectués, consensus ou influence, en interne. Ce beau texte est donc très flou, comme peut-être, est la réalité). "Il peut en permanence être rejeté et destitué par ceux qui l'ont installé et qui se définissent comme ses sujets consentants. Les titres de noblesse sont donc portés par les branches aînées du clan, par les plus vieilles familles d'un terroir ou par les étrangers accueillis comme chefs".

"La société kanake n'en est pas stable pour autant puisque chacun peut, en fonction de ses intérêts et de ceux de sa parentèle, élaborer des stratégies d'alliances efficaces pour l'obtention de titres, en remettant en cause les situations établies. Autrefois les conflits se résolvaient par la violence physique et guerrière. Cependant, la société kanake, qui repose sur la circulation des titres et de la parole, accorde une place plus importante aux réseaux de relations humaines qu'à la richesse matérielle." fin de citation.



Très tôt, l'administration française à défini des limites territoriales, et nommé des chefs de tribu coutumiers de différents grades. Plusieurs clans ont été regroupés en tribus/chefferies et les tribus en districts coutumiers/grande chefferies. Il y a des petits et des grands chefs coutumiers. Il y a des exceptions à une seule tribu. Huit districts coutumiers avaient été découpés en Nouvelle Calédonie, dont trois pour les iles loyautés (Lifou, Maré, Ouvéa), L'Ile des Pins étant intégrée dans une Grande chefferie (district cutumier) du sud de la Grande Terre.

Aujourd'hui, et depuis l'accord de 1996, l'ISEE de Nouvelle Calédonie) rapporte 16 aires coutumières, 57 districts, dont 28 dans la province Nord, 16 aux îles Loyauté (5 à Ouvéa) et 13 en province Sud (un à l'ile des Pins). 341 tribus les composent, dont des "indépendantes" (5 en Province Sud, 9 en Province Nord, aucune dans les îles).

Le chef de tribu. Il contrôle un territoire qui, contrairement à nos conceptions occidentales, n'est pas une municipalité. Et l'on n'y entre donc pas comme tel. L'allégeance (respect) au Chef doit être marquée par le respect (des chefs de tribu s'en excuseraient presque de nos jours), le cadeau (la coutume), l'entretien si l'on veut y circuler, ou satisfaire sa curiosité. Enfin, cela dépend aussi de l'importance du chef. Des palabres Et tout évolue vers moins de formalités. Les décisions importantes ou extraordinaires se prennent en collégialité par la tenue de "palabres". Cela peut prendre du temps.
Une histoire, la mienne (hibis). A l'époque (1968), nous avions le projet d'installer une antenne télécomn dans une tribu perchée au sommet d'une hauteur noyée dans la végétation luxuriante d'un col. Et nous devions obligatoirement rencontrer le Chef, sans faire la coutume car notre fonction administrative nous en dispensait. Ce petit chef nous a reçu dehors autour d'une table bien située, d'où la vue portait loin sur la nature vierge. Nous devions lui expliquer nos intentions pour obtenir son accord. Deux boissons ont été offertes au choix, une bière chaude pour moi, un café pour mon collègue, si fort qu'il avait failli se trouver mal ! Un téléphone qui fonctionnait en permanence avec très peu de matériel installé l'a intéressé. Nous l'avons quitté avec les politesses d'usage.


Extrait d'un des ouvrages cités : "Le chef Teïn apparut, vêtu à l'européenne, d'un veston blanc aux manches galonnées. Le gouvernement en effet avait décidé que les chefs indigènes auraient des galons selon leur caste Teïn, grand chef, en avait cinq".

Trois entités et leur nombre ont été confirmées en 1996 : la première est territorialele, les "aires coutumières" (terrains alloués aux kanaks). Les deux autres sont d'ordre administratif, "districts coutumiers" et "tribus" (voir ci-dessus). L'organisation kanak d'origine était bien plus parcellaire (les clans).
Une redistribution des terres a commencé après les accords de Matignon, et les autochtones repossèderaient une petite moitié du territoire avec une population proche des 40%. Ils occupent essentiellement la moitié nord de Grande Terre et les iles. Les Européens représentent 27 % des déclarants et seulement 7 % de la population estime être “Calédonienne” ("les caldoches": français et autres nés sur place, soit depuis l'origine de la colonisation, soit après). L'ambiguïté devrait être faible. Eemple, une personne d'origine vietnamienne née sur le territoires et se sentant parfaitement calédonienne (eemple authentique, elle ne comprenait pas qu'on l'estime asiatique !).



Entrée d'une petite tribu photo hibis ; La case du chef est plus loin, à droite (non visible sur le cliché). Photo hibis même si le panneau n'existe plus, plus de quarante ans après, l'esprit de la chose, sûrement persiste.
Un panneau qui prête à rire, mais à tort car sans l'affirmer si ouvertement, nous pratiquons de même (*).
Au cas présent, voici ce qui est écrit, en kanak et français, sur le panneau : "prière à toutes personnes de descendre ici" Précision : de bicyclette, de voiture. (Il ne faut pas être plus grand que le chef quand on passe devant sa case). On a vu des cas où seul le chauffeur d'une voiture restait au volant.

(*) La taille du chef (ou sa hauteur).
La considération particulière du plus grand et fort est purement physique et animale (la forece, cerveau reptilien). Ne dit-on pas, "qu'il est grand !". La taille (ou la hauteur) impose le respect et assigne l'infériorité. C'est si vrai que des dirigeants peuvent avoir des chaises et fauteuils surélevés. A défaut, ils y placent des coussins. "asseyez vous donc"! la station debout dérange celui qui est assis (plus encore si cela inverse un protocole). Le mobilier ; estrades, podiums, hauts comptoirs, relèvent du même concept (bibliothèques anciennes, Education, Justice, banques et administations d'autrefois..).

ci-contre, parements symboliques d'une entrée de case du chef. La flèche faîtière témoigne aussi de son importance; des plantes et arbustes significatifs complètent son environnement.


En Mélanésie, où les sociétés ne sont pas hiérarchisées et sont divisées en une de multitudes de petites communautés. les chefs ne sont pas héréditaires comme en Polynésie, et sont choisis en fonction de leur aptitude à faire vivre leur communauté et doivent constamment défendre leur position.

Leurs divisions ont conduit à une multiplicité de langages, qui se comptent parfois par centaines sur un territoire minuscule ! contrairement aux Polynésiens (et aussi peut-être les Micronésiens), voyageurs dand l'âme, les jeunes Mélanésiens ne cherchent pas à émigrer pour connaître nos riches et enviables sociétés (Australie, Côte ouest américaine, France)". Geo janvier 2003.


Entrée de tribu, dans le nord hibis

Marque d'entrée de territoire d'une tribu (au Nord), photo hibis.

Une bien agréable tribu mais toutes ne sont pas sur ce modèle et l'on en voit bâties de parpaings et de tôle dans un milieu naturel plus austère qui ressemblent à des bidons ville. Une grande case ou une place permet de réunir les habitants. Dans la tribu on cultive traditionnellement ignames, manioc, tarots, bananiers, café parfois qui était autrefois un source de revenus (en perte pour différentes raisons)

Le progrès à tout prix : la case traditionnelle s'efface devant le parpaing et la tôle, plus rapides à monter, plus durables et vitrines du progrès des blancs. Il est vrai qu'une case traditionnelle représente un travail très important : Chercher et couper le bois, puis l'assembler, tresser les palmes pour le toit et les garnitures intérieures, tout cela pour une durée de vie inférieure à deux décennies. hibis

Tradition kanak : dans les îles, pour perpétuer la tradition mais aussi  pour maintenir le savoir faire qui se perd, les petits chefs imposent parfois de construire une case à côté de la maison "en dur couverte de tôle. Précisions de Patrick sur ce sujet: "Une amie de passage m'avait livré cette même réflexion. Je lui avais répondu, crois-tu qu'ils dormaient dans le fossé, avant de faire construire leur maison en dur ?  Par contre, il est vrai que la case conservée est le plus souvent   reconstruite, lorsqu'elle est trop délabrée. Tant il est vrai qu'elle continue à être utile, au même titre que nos appentis et extensions diverses ou abris de jardin.

"La coutume" ou cadeau coutumier. Indispensable démonstration de politesse et de respect, il contient quelques billets ou un paquet de cigarette, une bière, le tout enveloppé dans un morceau de tissu: n'allons pas jusqu'aux poils de roussette, mais ne confectionnez pas un paquet cadeau !  Le plus simple est l'argent, soit environ 1000 CFP. billet de la photo de l'Office du tourisme, soit près de 8 euros (100 CFP = 0.838 Euro).
Cela peut dépendre du motif de la visite ou de l'importance du chef (voir plus haut, "le grand Chef Teïn").

Pour quelque chose de très important, comme une construction, un projet d'équipement, même si cela nous semble évident (réserve d'eau, panneau solaire, téléphone..), le palabre est indispensable. Il mettra en jeu d'autres membres de la tribu, lesquels écoutent le chef puis donnent leur avis (ce qui peut s'éterniser).

Accueil coutumier. Si je n'ai jamais remis de cadeau coutumier, j'ai été l'invité de chefs dont l'un nous a servi coutumièrement, sur une table rustique dressée à l'extérieur, respectivement un café et une bière (pour moi). Le café était si fort que mon collègue a cru se trouver mal, quant à ma bière, que j'attendais avec délice étant donné la chaleur, elle était chaude et pas facile a avaler. Il n'était bien sûr pas question de faire quelque remarque que ce soit. J'ai eu également l'occasion d'assister, dans une autre circonstance, à un palabre important, qui n'avait pour cette première séance pourtant assez longue, débouché sur rien. Rien, ça veut dire que l'on ne sait pas du tout ce qu'il va en devenir. Il faut attendre une autre séance et peut-être d'autres encore, qui seront un jour fixées par le chef. Ou jamais.

Ce que l'on appelle donc "la coutume", peut aussi dissimuler des intérêts et un mécontentement d'un chef insuffisamment payé. Comme chez nous, la susceptibilité existe. Ainsi, une fois, un bateau rapide ne pouvait plus aborder à Ouvéa !
 

Palabre. Je me souviens d'un Chef qui parlait à ses "sujets" en leur tournant le dos lors des palabres ou ce qu'on appelle maintenant dans un Service "une grande messe", c'est à dire l'écoute des orientations, objectifs et critiques.

Pourquoi ? la vue de quelqu'un capte l'attention et l'on est moins réceptif à ce qu'il dit. Qu'en pensez vous ? avez vous remarqué que la télévision est bien souvent écoutée avec un son fort ? plus fort que lorsqu'on écoute la radio. On sait bien, par la malheureuse expérience de quelques uns, que la perte d'un de nos sens accroît la sensibilité des autres. En état d'alerte/anomalie, nous focalisons de même, un état largement mis à profit par les prestidigitateurs et les voleurs.

Le "tapa" il est constitué d'écorces et végétaux frappés jusqu'à l'obtention d'une cohésion et d'un amincissement suffisants. Il sert de panneaux de remplissage des parois des cases. On confectionnait aussi des vêtements ou parures vestimentaires avec. A l'origine, il s'agissait vraisemblablement de vêtements raides et peu élégants.

Flèche faîtière de case de kanala

Hache de pierre kanak souvenir, avec ses poils de roussette et pendentifs de coquillages.
Celle-ci est une reproduction pour touristes de ma modetse collection, offerte par une amie calédonienne de souche, Patricia. Elle est assez ressemblante à la vraie, bien que très petite.

Casse-tête mais surtout ornement symbolique d'apparat, elle marque le rang du chef ou autre personnage important. Elle est également dite "bâton de pluie" car lors de cérémonies, le chef frappait symboliquement le soleil pour faire pleuvoir.
La vraie hache de pierre d'ornement. Pour les haches "utilitaires", un emmanchage solide se faisait sur l'arbre ! on fendait une belle branche pour y placer la pierre liée serré. En poussant, le bois s'adaptait alors sans jeu sur la pierre. Avec bien sûr, un peu de temps devant soi. hibiscustour

Grandes fêtes, confection de chapeaux tressés, jeux de cricket pour les popinées, danses "pilou pilou" et "bougna" final (plats au four de pierres.

Case traditionnelle en construction. L'identité réaffirmée s'exprime également par un retour à l'habitat traditionnel - un peu folklorique - qui trouve sa place à côté de cabanes ou de maisons en parpaings conventionnelles et plus confortables. Le tourisme ainsi que la nécessité d'entretenir un savoir faire contribuent à la démarche.

Une grande case permet d'accueillir toute manifestation. Ici, dans le sud, réunion de la population locale pour un sujet très épineux -  à juste titre - celui de l'implantation de l'usine de nickel qui doit déverser des effluents dans le lagon. Cette usine traite le nickel à faible teneur par un procédé chimique à l'acide. L'Etat français; signataire des accords sur l'interdiction des rejets en mer; répond que ce n'est pas en mer, mais dans le lagon; le lagon sud est classé !!


La culture Kanak repose sur cinq éléments (Source : exposition à Paris).
La grande case, la personne, les esprits, la parole, l'igname.

La grande case. Au centre du hameau, à l'extrémité supérieure d'une longue allée et sur un tertre circulaire qui la surélève du sol, les hommes ont construit la grande case, symbole de la puissance des hommes qui sont là et signe des alliances avec les pays voisins ; elle porte des sculptures à son sommet (avec des coquillages). L'entrée est ornée de panneaux sculptés, les chambranles. Un très haut poteau central en bois de houp soutient le toit ; c'est aussi l'image des chefs sortis de la forêt, lieu de leurs origines. Sur l'allée où se déroulent les évènements importants de la vie sociale, on plante aussi des sculptures.

Le tertre. Il est le signe matériel des origines des hommes, inscrites dans le sol.

La parole. C'est celle du chef ; c'est le respect des engagements qui sont pris, parfois scellés par l'échange de menus cadeaux et de "la monnaie Kanak" (voir ci-dessous).

L'igname. Sa culture conditionne la première ressource alimentaire ; elle donne lieu à un travail important, dont le résultat est célébré par de grandes fêtes au cours desquelles tous les apparats et masques se remarquent.

Les danses et le bougna (repas) en sont les moments forts, mais il y a aussi les chants, le jeu (cricket), la confection des chapeaux..

Monnaie kanak : la monnaie kanak scelle un accord : sur les îles, c'est un rouleau de tissu végétal contenant des plantes, sur la grande terre, ce sont des coquillages (et perles) enfilés sur des fils de poils de roussette (grande chauve souris).

Photo hibis. Que sont-ils devenus ? ici comme partout la jeunesse est joyeuse, curieuse, ouverte.. et pleine d'espoirs. Il n'est pas sûr que la vie hors de la tribu leur ait été plus favorable.

La démographie est un moyen redoutable pour gagner. Le visiteur d'aujourd'hui verra sans doute ces mêmes bandes enfants curieux, souriants et joyeux.  La tribu, plus ou moins modernisée, plus ou moins factice (au sens où son rôle ne serait plus primordial, tendance toutistique), n'est pas près de disparaître.

"Le gouvernement français avait donc encouragé l'installation des colons et la venue des métros pour compenser"

Extraits du roman de Paul Bloc, avec son "colon Broussard" .
"Le marché d'échange entre tribus du bord de mer et tribus de l'intérieur de la montagne : "ceux-ci apportaient des ignames, des tarots, des roussettes, des pigeons, des fruits, des champignons, séchés, des racines de magnagna (aphrodisiaque), des nattes, des étoffes (de banian), des longue franges d'écorce de bourao dont les femmes s'enroulaient plusieurs mètres autour des reins.
Ceux du bord de mer donnaient en échange du poisson fumé, des coquillages, des langoustes, des tortues de mer, des vaches marines séchées ou fumées. Mais ce qui faisait la richesse des hommes de la montagne, était leurs arbres de kaori, indispensables aux marins pour construire leurs pirogues. C'était un objet de grande convoitise, souvent de guerre. On ne donnait jamais assez, et quelques fois même, ceux de la montagne exigeaient une ou plusieurs jeunes filles".



On ne rapporte guère les détails de leur vie quotidienne, sauf pour glorifier un mariage ou quelque autre aspect culturel, sans remonter au canibalisme, on y réglait aussi ses comptes.
On ne dit pas qu'autrefois un frère ne pouvait pas parler à sa soeur (livre de D Pentecost), ou que les poulets peuvent ête négligés, mais ci-dessous est évoqué "la reconnaissance de l'enfant"
Car même les poulets pouvaient en souffrir, je cite : "les poulets meurent de faim à l'occasion d'un deuil ou sont rôtis pour les besoins d'un mariage..";

Pour connaître un peu de l'époque ancienne, sans beaucoup d'informations sur les coutumes, "tabu" (tabous), sentences etc, voici quelques ouvrages d'origine locale. EDIFIANT tout de même !.
Bande dessinée tous sujets - "La brousse en folie", au succès non démenti, dont "le Petit Marcel illustré", de Bernard Berge.
- "Les filles de la Neama" et "Le colon Broussard"" de Paul Bloc, une vue d'époque sur la vie des tribus de la mer et de la montagne, ainsi que des colons; cannibalisme. J'en cite quelques passages.
- "L´appel du Pacifique" débuts Anglo-français du Caillou, Lifou, la traite des indigènes des îles éloignées, par Denise-Aurore Pentecost, originaire d'une des grandes familles du caillou, anglaise. Original, une autre vision ; j'en cite quelques passages.

Une cérémonie traditionnelle, la reconnaissance de l'enfant (reportage TF1, janvier 2007); les familles doivent se réunir autour d'un repas, échanger des cadeaux coutumiers et prononcer quelques paroles symboliques afin que l'enfant soit reconnu être celui du père. C'est indispensable.
Le repas : ignames au lait de coco, manioc cuit dans une feuille, cerf, crabes.. et frites (qui paraissaient très françaises) parce que les gamins aiment ça !

Il n'y a pas de gros poissons dans les rivières, mais on y pêche des crevettes d'eau douce,  en particulier dans la Ouaïème pour le cas cité. Ils mangent aussi des graines d'une cosse d'un arbre, rappelant nos petits pois, et dont le nom phonétique serait "la breuvade" ou quelque chose comme ça.

Interprétaion des légendes kanak (timbre poste)

Extraits du roman "les filles de la Néama" de Paul Bloc :" les âmes sortent et se vengent des vivants. Nenegut est l'âme du monde ; c'est un dieu, mais qui s'occupe peu des canaques ; c'est plutôt au diable qu'ils ont à faire. Il y a des diables, des génies partout. Les forêts, les fleuves, la mer ont les leurs ; ils ont leurs retraites et malheur à qui y pénètre : il meurt immédiatement. Les sorciers voient les diables et on ne doit rien faire sans les consulter. Le sorcier va voir les morts et cause avec eux. Ceux-ci ne sont pas enfouis dans les arbres mais sont suspendus dans les arbres ou dans les creux de rochers. Ils doivent voir se qui se passe sur la terre ; on met auprès d'eux des vivres et des armes".

Pour en savoir plus : Bande dessinée tous sujets - "La brousse ne folie", au succès non démenti, dont "le Petit Marcel illustré", de Bernard Berge.
- "Les filles de la Neama et le colon Broussard" de Paul Bloc, une vue d'époque sur la vie des tribus de la mer et de la montagne, ainsi que des colons; cannibalisme.
- "L´appel du Pacifique" débuts Anglo-français du Caillou, Lifou, la traite des indigènes des îles éloignées, par Denise-Aurore Pentecost ("Tu ne mangeras pas ton voisin ni les missionnaires").



Une tribu dans la ville    Il y a des "squats" à Nouméa qui se sont organisés depuis quelques années. Ils sont une dizaine maintenant, que l'on nomme "zones d'habitat spontané" pour finalement en fait, les reconnaître plus ou moins officiellement. Ils sont installés sur des terrains municipaux.  Ces squats sont en fait constitués en tribus, avec un petit chef qui règne en maître et fait payer dit-on les redevances dues à la communauté. On y boit aussi du "kava" le soir mais que du kava et sans doute y pratique-t-on d'autres échanges, comme le cannabis.

Ces "tribus dans la ville" seraient le résultat de situations diversement interprétées : 1 / installation de kanaks ayant fuit leur tribu (surtout des îles ?) lors des violences des événements des années 80, nbsp; 2 /  migration naturelle vers la capitale ?  3 / "prises de possession" encouragées par les indépendantistes qui font ainsi occuper du terrain. Sans doute tout ça, plus le chômage et la difficulté d'adaptation.

Par "tribu", il faut comprendre qu'il s'agit d'une communauté acceptant des règles de vie définies par la coutume (règles ancestrales orales), avec ses rites et ses tabous. Un chef coutumier en est le garant. On y cultive la terre selon la tradition ; ceci est encore valable dans les squats, mais aussi dans les ensembles sociaux, où l'on peut y cultiver au pied des HLM.

Deux groupes kanak s'opposent sur le sujet, car l'un revendique la propriété en prétendant que des tribus existaient là dans le passé (ce qui serait notoirement faux, mais bien des terres ont été revendiquées ainsi) et l'autre, plus proche des lois de la République, pense que l'on y défie la notion de respect de la propriété. J'avais entendu parler d'un projet de reprise du squat privé avec relogement ou déplacement des squatters. Mais les kanaks rechignent à déménager dans des HLM et on peut les comprendre. je ne sais pas ce qu'il en est advenu.

Le problème du logement social s'accroît donc pour deux raisons, l'insuffisance devant la demande et en mêle temps la ghettoïsation des ensembles, à l'image de ce qui se passe en France métropolitaine, mais pas exactement pour les mêmes raisons. A propos de cultures, cela ne me choque pas du tout et l'on voit en France se créer des jardins collectifs, pour la décoration mais aussi la culture ; des tentatives de jardins d'agrément (ou parterres) ont vu récemment le jour sur les plates bandes d'un hôpital, afin de l'humaniser. Je suis personnellement très favorable à la "naturalisation" de la ville et je dénonce depuis longtemps les grands projets architecturaux du fric et du mal vivre. Mieux que bâtir les villes à la campagne, il y a faire entrer la campagne dans la ville.


Connaissance du pays.

A l'arrivée des européens, le pays était divisé en un très grand nombre de tribus (chefferies) qui ne se comprenaient pas entre elles et guerroyaient à l'occasion, à l'instar des polynésiens (eux, se comprenaient de la Nouvelle Zélande à Hawaï). Les îles se distinguaient par leur position et des contacts avec les polynésiens avaient ou avaient eu lieu dans le passé. Leurs dialectes en sont influencés et les restes  d'embarcations ressemblantes, d'assez grande taille, en témoignent.

Conquête anglaise. Abordée par le nord, vers Balade, la Nouvelle Calédonie kanak et Européenne demeure fortement marquée par la présence anglaise. Au départ, les anglais voulaient seulement avoir un dépôt de charbon. Ce sont eux qui ont évangélisé les kakaks, les ont fait s'habiller, leur ont appris à jouer au cricket !  Les français ont poursuivi la conquête et se sont appropriés l'ensemble des terres, sauf celles des îles, qui étaient toutefois "administrées" ou à peu près.

Des familles y sont restées et les noms à consonance anglaise ne sont pas rares, comme les Ohlen, Nixon, Winchester, Pentecost (Australie). Dans le nord, les deux communautés ont existé pacifiquement, chacune avec leur territoire. L'un des Winchester, rencontré au salon du tourisme à Paris, commerçant au Mont Dore (bijoux, gravures) , vous en parlerait avec beaucoup de conviction.

Histoire de la conquête. En 1843, le gouvernement (Louis Philippe) envisage de prendre possession de la Nouvelle Calédonie. Le drapeau français est planté à Balade de 1843 à 1846. A cette époque, le ministre Guizot a de grosses difficultés avec l'Angleterre (voir ci-contre, à droite) donne l'ordre de le retirer pour éviter tout nouvel incident.

En 1853, le gouvernement impérial français se préoccupe de trouver une terre pour y établir une colonie pénitentiaire. Napoléon III ordonne alors la prise de possession et le 24 septembre 1853, l'amiral Auguste Febvrier-Despointes fait à nouveau hisser le drapeau français à Balade, puis le 29, sur l'île des Pins. Sans doute profite-t-on de l'alliance que recherche l'Angleterre avec la France en Méditerranée. L'Australie, elle, n'apprécie pas ce changement.
Quelques jours plus tard, venant de Chine, Tardy de Montravel confirme la prise de possession sur la côte fonde Port de France (Nouméa), baie plus inospitalière mais plus sûre pour les navires.
De 1864 à 1897, 22.000 condamnés sont reçus dans les différents bagnes du pays. Certains bénéficièrent de concessions. Dès les premières années, des autochtones se rebellent du côté de Hienghène et le conflit s'étend car il fallait délimiter les terres canaques et celles attribuées aux colons. En 1878 éclate une véritable insurrection sous la conduite du chef Ataï quand les colons amènent leurs troupeaux. Sept mois après et 200 morts côté français, mille côté kanak, Ataï est abattu par Segou, chef de Canala. Le calme est rétabli en Janvier 1879. (Guide Hachette)


Révoltes kanak   Il y a eu dans le passé plusieurs révoltes canaques, dont la principale lorsque les colons envahirent les plaines avec le bétail pour la première fois. Toutes ont été violemment réprimées : elle avaient le mérite, si je puis dire, d'être d'un certain point de vue, "naturelles et justes", chacun défendant son acquis et parfois plus que les terres, la liberté de passage ; ce droit de passage, chacun le ressent profondément et aujourd'hui encore bien des conflits, parfois sanglants, en sont la conséquence. Mais désormais, les révoltes ont en plus une base politique. suite dans NCaldoc

kanaks, calédoniens ("caldoches"), métropolitains ("zoreilles", français nouveaux venus), métis, comme partout en grand nombre aussi..  Terres d'aventure, toutes nos ex-colonies ont vu arriver des "visiteurs" de toutes origines, qui ont participé à la grande multiplicité ethnique de ces pays, la relative proximité d'autres terres favorisant ceux-là. Les "calédoniens" sont à l'origine de la colonisation anglaise et française, dont une large majorité de français, mais aussi asiatiques, européens, polynésiens... Il s'ensuit qu'un important métissage s'est produit - enfants "sang-mêlé" - souvent avec des femmes kanaks pour la bonne raison qu'en brousse ou dans les îles, c'était l'unique possibilité (on venait rarement à l'époque avec son épouse). Les colons anglais, dont les pasteurs, ne s'en sont pas privé non plus, et les yeux bleus des îles y sont bien connus. Une sympathique asiatique mâtinée kanak, donc calédonienne de souche, ne comprenait pas la distinction que l'on marquait à son égard car eIle se sentait pleinement "caldoche" française comme ses compatriotes. Plusieurs générations ne suffisent généralement pas pour se revendiquer "du pays". Le mot "kanak" représente la population d'origine, ou supposée comme telle, de la Nouvelle Calédonie et ses îles, peuple de la Mélanésie, issu des pays orientaux (l'Inde, Indonésie ?). Leur long périple, a pu les faire passer par l'Australie.


Extraits condensés - avec quelques diversions - du livre de Denyse-Anne Pentecost "L'appel du Pacifique"  : Sur la route de l'Australie, qui connût une période de ruée vers l'or, la Nouvelle Calédonie intéressait par ses richesses du moment, trocas, bois de santal, bêches de mer, coprah, bananes, et nickel découvrt par garnier, qui offrait alors de belles veines vertes. Le santal surtout créait les fortunes, jusqu'aux banques anglaises, et quand tout fut épuisé, de la Nouvelle Calédonie - Grande Terre, Loyautés, Pins - jusqu'aux Nouvelles Hébrides, les santaliers se reconvertirent au trafic de mélanésiens, car la main d'oeuvre faisait défaut tant en Australie qu'en Nouvelle Calédonie, où les kanaks étaient, dans leurs réserves, relativement protégés par le gouvernement français. les ex-santaliers allaient donc chercher la main d'oeuvre aux Nouvelles Hébrides, Tongas ou Salomons, avec beaucoup de prudence car les risques étaient grands. "Loués" ou "achetés" aux chefs de tribu - le prix dépendant du nombre d'année acquises - ils étaient aussi enlevés par la ruse lorsqu'en leur faisant miroiter des merveilles dans les coffres du fond de cale, l'écoutille se refermait sur eux. Des femmes subissaient le même sort et quand cela se savait, il y avait des représailles locales (Nouvelles Hébrides) pour les prochains navires et sur les planteurs isolés  qui n'y étaient pour rien. Cela malgré un durcissement des positions des gouvernements anglais et français. Les capitaines prenaient soin de repeindre leur navire pour ne pas être reconnus plus tard.  A l'époque, ils pouvaient être carrément mangés. Sur l'île de Pentecost, du même nom, pour un bon fusil convoité, un chef avait proposé cinq hommes et cinq femmes. En Nouvelle Calédonie et en tous cas à Maré (où était arrivé le premier "Pentecost") où pasteurs anglicans et frères maristes français "guerroyaient" chacun pour la suprématie de leur pays d'origine, tous étaient d'accord pour enseigner un des commandements inédits jusqu'alors : "Tu ne mangeras pas ton voisin ni les missionnaires ". Prudente invocation pour ceux qui répandaient la parole divine. Le "recrutement" de main d'oeuvre ne se faisait pas en toute quiétude et la vigilance était de mise, une provocation pouvant être fatale, sur le champs ou plus tard, les indigènes ne pardonnant pas les offenses.
C'est ainsi que le premier Pentecost, débarqué en Australie, finit "découpé en bons morceaux" après de nombreuses années de navigations entre les proches îles du Pacifique. Il avait recueilli à son bord une femme de chef qui fuyait pour aller retrouver son amant, puis plus tard, incendié un village pour le vol d'un fusil. Un Anglais converti français, marié à la fille du grand Chef de Maré Naisseline, apprécié partout mais qui avait fini par commettre une erreur. Comme Cook, pour violences suite à un vol, comme bien d'autres. L'ambiance à Maré n'était pas toujours sereine. Il y avait des désaccords entre chefferies sur le partage des terres, mais un autre problème avait surgi avec l'arrivée des frères maristes, catholiques français. Le pasteur avait fait former le Chef Naisseline.à l'administration anglaise et oeuvrait pour que l'île retombe sous la coupe de l'Angleterre. L'administration française fit incarcérer le chef, qui revînt avec de meilleurs sentiments envers le France, mais dut finalement "évacuer" l'incorrigible pasteur. Ce pasteur socialisait par ailleurs les habitants, dont les enfants,

à une époque où, sur l'île, "un frère ne pouvait parler à sa soeur, ni la regarder".

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Aparté historique ur les îles des Ex Nouvelles Hébrides, ou les Vanuatu ~~~~~~~~~~~~   source "L'appel du Pacifique", de Denyse-Anne Pentecost ~~~~~~~~~~~~~~   Après leur "prise de contrôle", ces îles devinrent un condominium Anglo-français c'est dire que les îles était administrées par les deux pays, mais avec prééminence des anglais qui s'étaient installés dans le meilleur endroit, notamment sur une petite île qui faisait face à la ville de Port Villa, La France ne dû sa présence qu'à l'opiniâtreté d'un certain Higginson, négociant, qui avait opté pour la France et s'était fait naturalisé. Higginson avait fait de bonnes affaires, et avait vendu une usine sucrière en déclin à l'Etat français contre 300 "bagnards sur mine", car le nickel devenait une bonne affaire. Il était aussi l'employeur et conseillé du "Pentecost" cité ci-dessus. Higginson avait observé que les planteurs anglo-saxons fidjiens et australiens achetaient des terres aux Nouvelles Hébrides et il s'en était ému, et tenta de convaincre le gouvernement français d'en faire autant. Les français, qui ne voulaient jamais fâcher les anglais, y répondirent mollement et c'est finalement Higginson qui fit barrage en achetant en quatre ans la moitié des Nouvelles hébrides.

Je tente ici de faire le point sur une courte période vécue là-bas (1967/1970), avec l'expérience d'anciens calédoniens ou métros installés, très "colons" ou modérés, Nouméens ou broussards, kanakes que j'ai côtoyés, chefs de tribus qui m'ont reçu (professionnellement, pour quelque modeste implantation de matériel téléphonique).

On ne fréquentait pas les kanaks car à l'époque, l'écart était encore très important, la langue et la culture un obstacle, la dominance Blanche encore trop forte. Le kanak ne serrait pas la main et ne regardait pas droit dans les yeux comme nous le faisons. Quelqu'un m'a dit à l'époque ce que je n'aurais jamais imaginé : "tu es pour eux un grand chef". Je voyais bien qu'ils étaient gênés de me serrer la main car ils ne savaient pas le faire. J'étais un grand chef, mais pas sur un trône car là-bas, le Chef est responsable et révocable. J'étais donc responsable et coupable devant eux quand quelque chose n'allait pas et ils savaient le faire comprendre, encouragés par quelque caldoche de mon service, trop heureux de pouvoir "coincer" un zoreille.

J'évoque donc quelques inévitables conflits des deux bords, sans omettre les menaces proférées par quelques calédoniens que je voulais faire travailler correctement (ils me préparaient parfois des coups bas que je devais déjouer). Le fait que j'étais le premier "métro" à être nommé au service des Télécommunications de l'office des Postes, sans aucune culture d'outre-mer, ni aucune préparation selon le bon modèle français, ne m'avantageait pas car dans ma profession, en plus des travaux sur le terrain venaient s'imbriquer de multiples implications et influences diverses. Les attaques contre les "métros" fonctionnaires, dont les enseignants qui étaient particulièrement visés, étaient monnaie courante dans les journaux et les services ; je passe les vacheries sous silence, y compris l'alliance opportuniste caldoche-kanak quand le moment était propice pour les remonter, dès lors que je tentais d'obtenir un résultat raisonnablement productif et qualitatif, des deux parties.
Il est question de ces alliances dans le dossier de Dijou, kanak incarcéré pendant les évènement, car bien que les premiers aient été "les colons" des autres - avec à l'occasion l'injustice qui s'y attache, ou les mots gentils et paternels du genre "tu pues la roussette" - Calédoniens et kanaks peuvent trouver un intérêt commun à s'allier provisoirement contre la France. Voir Guy Dijou

C'est toujours d'actualité. J'en cite dans "c'est la vie" (lien en bas). Pour moi c'était "si vous continuez comme ça, j'en parle à mon ami de l'Assemblée Territoriale et vous n'allez pas rester longtemps". De retour en 1999, en allant rendre visite aimablement en retraité et collègue, laissant ma qualité d'ancien "chef" derrière, pour faire revivre quelques souvenirs, j'ai très fortement ressenti la même aversion viscérale dans deux cas les plus tipés de l'époque, vis à vis des kanaks. Des gens évolués pourtant, capables et avec lesquels on pouvait avancer. Je dois dire que leurs enfants étaient pire qu'eux à l'époque, carrément provocateurs et grossiers et que ça ne s'est pas arrangé chez certains. heureusement que beaucoup d'autres m'ont revu avec beaucoup plaisir, sans que je puisse, faute de temps, répondre à leur invitation.

Certes, les français métropolitains n'étaient pas exempts de travers, car il n'y a jamais d'un côté les bons et de l'autre, les méchants : leurs certitudes et leurs idées toutes faites, en toute inconscience des particularités locales, pouvaient faire germer des incompréhensions graves comme celles relatives aux premiers ponts, emportés à peine construits par de violentes crues, charriant d'énormes touffes de bambous et arbres dont on ne s'était pas même inquiété ; ou encore l'incompréhension des matériels non adaptés ou inutilisables, reçus après six mois d'attente, sans parler des problèmes d'approvisionnement en pièces détachées. Il faut préciser que les calédoniens avaient connu chez eux les américains et côtoyaient Néo Zélandais et Australiens, plus pragmatiques, possédant de meilleurs matériels techniques. J'ai vite pris conscience de cela après en avoir été choqué, au point d'acheter certains matériels de télécommunication en Nouvelle Zélande, Australie, USA, Allemagne. N'en recherchons pas les causes, elles sont multiples et semblent être attachées pour des siècles à notre socialisation.

Toujours placé sous perfusion de nickel, miné par la politique comme le sont tous nos pays d'Outre-mer, on aimerait pourtant que tout le monde s'entende sur un partage équitable. mais c'est sans compter les influences de tout bord et les énormes intérêts financiers. Bref, ce n'est guère réaliste.


La vie judiciaire du caillou. En Nouvelle Calédonie, surtout aux îles Loyauté, il existe de fait un double système juridique, de pratique assez délicate, car faisant appel à la juridiction français et à la coutume Kanak. Bien souvent,un compromis par les palabres, règle le litige.

Un gendarme "Pacha" d'un groupe héliporté m'a écrit ceci;  je cite :  "Début 90, un brave kanak , libéré du camp "ouest ou est"  de NMA, je ne me souviens plus du nom, devait rejoindre son île d'Ouvéa. Il avait été impliqué dans un meurtre. Nous avons atterri à Ouvéa , entourés d'engins blindés de la gendarmerie.. ballade jusqu'à la tribu, sans jets de pierres".  

Ces confidences se situant dans les années 90, la tension signalée provient ici tout particulèrement des morts de la grotte d'Ouvéa : Je cite :  "Pour mémoire: les rares femmes de la brigade de gendarmes d'Ouvéa étaient accompagnées par des gendarmes en armes lorsqu'elles allaient se baigner"

"Le cannabis pousse à Ouvéa mais les gendarmes ferment les yeux" ; pas seulement à Ouvéa. Les règles de la République n'ont pas cours dans les tribu.


Jeudi 2 Octobre 2014, la presse, "Lifou : 2 lois, 2 mesures ? "   Le grand chef Boula de Lifou n'admet pas le traitement de son fils par les forces de l'ordre.. il écrit à l'Etat. 
Je cite ci-après le commentaire de la Presse locale: "Voici son courrier, chacun peut se faire une opinion. Ce qui est certain c'est que la Calédonie n'a pas besoin de ce genre de situation, alors nous pouvons espérer que chacun se calme et s'explique car visiblement il s'agit d'une incompréhension mutuelle" (..).
hibis voici ce dont se plaint le Grand Chef, dans sa lettre : Son fils a commis un délit, que le chef coutumier reconnaît, mais il pense qu'on aurait pu avoir plus d'égards lors de son arrestation).


Reconstitution de la face du Grand Chef Ataï, instigateur de la grande révolte de 1878 et décapité par représailles, dont le crâne vient d'être restitué aux siens, début septembre 2014, après avoir été conservé dans un musée Parisien pendant 136 ans.


Colonialisme
Tous les kanaks ne sont pas indépendantistes et beaucoup ont souffert des "contraintes" exercées par leurs "libérateurs", jusqu'à fuir leur village.
Les libérateurs d'aujourd'hui, qui s'appuient exclusivement sur la violence pour parvenir à leurs fins, sont souvent les dictateurs de demain (comme ce fut le cas pour l'Algérie, pourrait le devenir pour la Corse, le Pays Basque, la Bretagne ou d'autres).

Colonialisme "résiduel" de Nouvelle Calédonie" d'aujourd'hui. On dit que ce n'est plus du colonialisme, ce qui est vrai si on le compare aux périodes "sanglantes" du passé.
Rien à voir avec les images d'un certain passé africain ou indonésien, avec un esclavage brutal, le travail forcé, l'exploitation à outrance, et beaucoup de morts. Les kanaks ont vécu dans l'organisation tribale, travaillant avant tout pour la tribu, y revenant après avoir gagné assez d'argent. C'était le schéma lorsque j'y étais jusqu'à la fin des années 60 (les choses ont bien évolué deuis), ; le rendement leur était totalement étranger de même que l'assiduité ;

Expérience personnelle C'est un comportement bien connu, qui était couramment pratiqué  dans les équipes de mon service. Et ils s'arrêtent de travailler quand ils en ont assez.  Aujourd'hui, deux fédérations syndicales kanak déclanchent grèves sur grèves. J'ai pu constater à nouveau que le travail dur est souvent assuré par des blancs, des wallisiens ou des asiatiques. En usine, dans les mines, je ne sais pas.

Bien des colons, ex-bagnards affranchis  qui ont pu bénéficier de l'octroi de terres, se sont mariés avec des femmes kanak, ont travaillé durement dans l'inconfort de l'époque avec leurs équipes kanakes, rarement comme on l'imagine au travers de films sur l'Afrique ou l'Amérique du sud, avec de riches et luxueuses propriétés d'où l'on menait durement "les esclaves" à coups de fouets et de balles de fusil.

Les images d' hibiscustour vous montrent des kanaks heureux, installés à l'ombre des plages, de la place des cocotiers, à la baie de Magenta. Ce ne sont pas là des images d'esclavage, tel qu'on le décrit ou dépeint parfois. Elles ne proviennent pas d'un reportage, c'est ce que j'ai vu, c'est ce qui m'a plu. Kanak ou occidental, quel bonheur de pouvoir s'installer ainsi ! Un modèle de société pour nos villes ? n'y pensez même pas !

Reste qu'en qualité d'envahisseurs, on leur a bien pris leurs terres, par la violence lorsque c'était nécessaire, leur attribuant "des réserves" et nommant certains grands chefs. Toutes pratiques ésotériques interdites et sévèrement punies, donc pertre de leur mode de vie. On se garde bien d'évoquer les anglais, premiers envahisseurs, installés dans le nord et îles, que nous leur avons laissées; les anglais qui leur ont imposé la robe mission, les ont évangélisé etc.. (on connaît les anglais et leurs colonies, la seule différence positive par rapport à nous et qu'ils s'y installaient confortablement, en exploitaient toutes les richesses, et réprimaient bien plus violemment. Je n'évoquerais pas non plus d'autres éventuels habitants, que les kanakes auraient alors chassés, et dont on aurait retrouvé des supposées traces (restes de constructions non kanakes repérées d'avion). Ce serait mesquin et déplacé. Mais c'est la - triste - histoire de l'homme qui à notre époque de démocratie et de richesses, peut demander une partielle réparation. C'est bien comme ça et juste ; si l'autre partie n'en abuse pas.


On ne peut passer sous silence le fait que le gouvernement français ait encouragé l'installation des colons pour affirmer notre occupation ; les volontaires ou les affranchis du bagne recevaient des terres gratuites afin de les exploiter (dans de dures conditions..). Des terres que les kanaks parcourraient assez peu étant donné leur faible densité, mais est-ce une raison ? même si leur sort n'est en rien comparable à celui réservé aux indigènes de Tasmanie, par les anglais, pour ne citer que la proximité.

On ne peut nier les pratiques totalitaires, méprisantes, sinon criminelles de la colonisation. C'est hélas l'histoire de toute l'humanité. Une des bonnes paroles "sympathiques" proférée par certains "caldoches", s'adressant à un kanak en 1966/1970, était "tu pues la roussette" ; ces plaisanteries douteuses fusaient facilement, mais pas partout; La situation en brousse était sans doute très différente de la ville, ne serait-ce que par l'inversion de la population majoritaire. Il est quasi certain qu'on faisait moins de cas pour un accidenté kanak que pour un blanc. A décharge, les dispensaires recevaient et soignaient tout le monde. C'est l'un des aspects points positifs de la colonisation française, avec la culture et l'élevage (réduction des famines), puis l'école, tout au moins pour l'apprentissage d'une langue qui les a unifiés (ils reconnaissent ce point).

Je citerai ce que j'ai connu, car cela nous avait frappé : le contrôle du revenu du travail . Voici comment : les kanaks vendaient leur production et étaient rémunérés. A l'époque - années 66/70 - ils vendaient surtout leur café à un grand Etablissement comme Ballande. Ballande, grand colonisateur et "négrier" d'un passé lointain, issu d'une Maison bordelaise, tenait un grand magasin et controlait également une flotte de bateaux. Plus tard, il contrôlait encore les importations susceptibles de le gêner. C'était un pouvoir, il y en avait d'autres, qui tenaient le pays.

Ballande achetait donc à son prix, mais conservait le montant de la "transaction" sur un compte bloqué de l'Etablissement !!  le bénéficiaire ne recevait pas d'argent, mais "un droit à tirage lui était ouvert" auprès de son acheteur qui lui vendait l'essentiel.  (*).

A décharge, il y avait un effet protecteur, volontaire ou pas, le kanaks ne maîtrisant guère le capital. A cette époque en tout cas. Et leur tendance a boire n'était pas un vain mot (il y avait de groupes le soir dans les fourrés, et des canettes).
Hélas, c'est encore pire de nos jours ; l'alcool et la drogue y font des ravages car ces populations fragiles ont perdu leurs repères, comme tant d'êtres qui, après avoir quitté leur civilisation, ne peuvent cependant pas entrer dans la nôtre. Certains ont su prendre le chemin "du progrès" et de  la réussite, d'autre errent en clodos et se saoulent à longueur de journée, et surtout la nuit.



(*) Cela est ou a été une pratique du FMI, qui prête de l'argent aux pays en difficulté, le prêt étant assorti d'une obligation d'achat de produits imposés - et non de nécessité - auprès des fournisseurs américains ! Sous une autre forme, les négriers sont toujours là, chacun le sait, dont avec la mondialisation financière. Des pays "piégés" d'Amérique du sud, se sont endettés à mort pour se libérer du FMI, comprenant qu'ils s'enfonçaient sans retour possible.

Autre expérience personnelle.
Notre femme de ménage kanak (oui, c'tait encore traditionnel..), qui ne faisait que quelques heures par semaine, venait selon son gré, nous lâchant comme par hasard aux moments les plus délicats (réunions d'amis). En arrivant, je la trouvai parfois assise sur un bout de pelouse du rez-de-chaussée de l'immeuble, bavardant avec un ami qui venait d'on ne sait où. Cela ne la décidait aucunement à monter dans notre appartement pour y travailler alors qu"elle était payée (au prix normal de l'époque, assez peu mais correctement). Je devais lui rappeler qu'elle travaillait chez nous.

Il y a eu une nouvelle redistribution des terres, ce que personne ne conteste véritablement car cela semble juste en général, sauf lorsque la propriété antérieure revendiquée n'est pas purement imaginaire.
Dans ce mouvement de reprise de possession, des villages ou des propriétés ont été brûlés et d'anciens "libérateurs" se plaignent maintenant de leur isolement car aucun blanc (*) ne veut plus revenir pour rétablir le commerce et une certaine prospérité

Le plus cocasse a été la persécution de tous les services publics et même des dispensaires !! lorsqu'ils se sont aperçus qu'il n'y avait plus d'école ni personne pour les soigner, ils ont tout de même révisé leur point de vue.

(*) particulièrement vrai dans la vallée de Hienghène, fief des chefs rebelles (tribu de Tiendanite) ; mais on est aussi extrémiste dans les îles où un chef vient de déclarer qu'il faut en finir avec le colonialisme (??) : en fait ils réclament de tout, même des ordinateurs, mais toujours gratuitement ; car ils veulent le progrès ; je me souviens toujours de cette table en formica et de la télévision dans une bien modeste case.


DANS LE SUD - Récit de la conquête.
"Les gens d’Ara, Gô Arô, Nékou, Néra, Nécaju et Sarua ont guerroyé contre l’armée française. Dans la vallée de Mwé Ara (Mouéara) ; au lieu-dit « la Forteresse Oubliée », la résistance kanak, emmenée par Yadowa (chef de guerre du pays d’Ara que les Français surnomment Dionnet), imposa de lourdes pertes à l’armée française. À la fin de septembre 1878, le fils du Grand Chef de la Néra, Kavio, est tué. Des tribus sont incendiées. Les partisans de Kavio, et d’autres encore, s’enfuient ou sont déportés à l’île des Pins par le port de Téremba. Certains sont exilés aux îles.

ÂMES CANAQUES. Point de vue d'un kanak. Les canaques, eux, travaillent à la saison des ignames avec leurs femmes et puis ils se promènent, chassent, pêchent, dorment. Est-ce que l'activité des Blancs les empêche de mourir".
Un autre kanak  : "Pourquoiles blancs travaillent-ils ? Pourquoi sont-ils toujours pressés ? Pourquoi prennent-t-ils tant de peine pour extraire de la montagne des pierres et de la terre qu'ils mettent dans des bateaux ? Pourquoi tant d'effort, de soucis ? Quand on peut manger, s'abriter et faire l'amour, pourquoi chercher autre chose" ?

ÂMES BLANCHES. hibiscustour : c'est la sagesse même, une belle philosophie que l'on serait tenté de partager ; à condition de se passer de tous ces biens, tous ces objets qui nous entourent  - et il vrai, nous submergent - ces voitures, ces machines, ces habits, cette nourriture si variée sûre et extravagante, et tout ce que nous ne remarquons même plus.  Et cependant.. Pourquoi les kanaks connaissaient-t-ils la famine avant les blancs? Pourquoi faisaient-t-ils (aussi) la guerre ? Pourquoi sont-t-ils obligés de reconstruire des cases qui ne durent pas longtemps ? Pourquoi revendiquent-t-ils les terres mises en valeur ? Pourquoi veulent -t-ils les mêmes biens matériels que ceux des blancs ? Pourquoi ? croit-ils que l'on puisse avoir tout ça sans notre peine au travail, nos obligations, nos contraintes, nos angoisses et toute cette agitation maladive ?



La grotte d'Ouvéa (au nord de l'île). Suite à de violents incidents, 4 gendarmes sont abattus par un commando kanak et un groupe d'autres gendarmes sont emprisonnés dans une grotte à Ouvéa (deux autres y mourront). On dit qu'un piège a été tendu pour raisons politiques du plus haut niveau. Une sale affaire politique   suite dans NCaldoc (extrait de la revue "GEO").  Photo du mémorial


Les évènements des années 80. Le point de vue d'un calédonien activiste, Guy Dijou>.

Guy Dijou, activiste blanc incarcéré, conteste et réfute tout. Il relate une période très éprouvante dont l'issue a sans doute permis d'établir, dans toute la Nouvelle Calédonie, un meilleur équilibre social. Ce que rapporte M. Dijou, sans concession ni regret, parfois avec grossièreté, ne peut laisser indifférent. Sa pugnacité et son insistance - voire ses répétitions - ou sa vision partiale même des choses, ne doivent pas cacher la faculté qu'il a de pouvoir traduire les faits en une synthèse précise et détaillée, au terme d'un énorme travail de 219 pages .. qui suscite bien des interrogations.



Il y fustige les services de la République Française et en dénonce les carences et anomalies selon lui constatées – documents perdus, dates faussées, dénonciations, influence, complots. Il s´interroge pour des fusils dont la culasse a été enlevée, ou sur un trafic d'armes - mais pour qui donc ?  Il évoque les manipulations qui auraient visé à faire s'opposer les différents mouvements kanaks, ou les kanaks et les calédoniens et peut tout aussi bien respecter un militaire qu'il trouve honnête. Au-delà de sa propre condition au sein de la dominance française "qui ne respecte pas ses propres lois", il s'exprime sur le pénitencier ou s'adresse au président de la République Française. Il vogue parallèlement sur une multitude d'autres sujets, évoquant au passage un peu de tout, des faits politiques (le Rainbow Warrior, l'Algérie, la Palestine, le terrorisme international, les irlandais de Vincennes, le Rwanda, la Corse..), et traverse la science, la religion, la philosophie ou la spiritualité jusqu'au mysticisme, dénonce la corruption des marchés, le contrôle de l'information ou la prééminence des francs-maçons, etc. Ses détours ne lui font jamais perdre son fil conducteur, qui le ramène toujours vers la France, ses interventions militaires et toutes ses "saloperies". Le tout avec quelques flèches à l'humour grinçant.

 Pour lire quelques passages et avoir une meilleure idée de ce dossier un peu.. sulfureux, voir NCaldoc

Début année 2000. D'importants changements sont intervenus depuis mon premier séjour (1967-70);  les kanaks, hommes et femmes, peuvent avoir de véritables emplois. Il faut dire que tous les emplois courants non spécialisés vont de droit aux locaux, c'est à dire de plus en plus aux kanaks. Même les femmes vous parlent sans gêne dans la rue et les magasins et se sentent libres de bavarder.

C'est infiniment plus agréable. En plus de l'émancipation, l'instruction, et surtout la connaissance du français, y sont sans doute pour quelque chose. Ceux que j'ai connus avaient la tribu pour milieu social, avec son Chef, ne parlaient guère le français, ne serraient pas la main et affichaient une certaine gêne sinon une soumission apparente. Ce n'était qu'une attitude et ils savaient exprimer, à leur manière, leur mécontentement. Les plus instruits, plus jeunes étaient naturellement contestataires. L'aversion non dissimulée de certains calédoniens (blancs) envers les métropolitains paraît toujours aussi forte.
Il peut paraître étrange, vu de France métropolitaine, d'entendre parler ainsi, mais le passé est toujours vivace et je dis simplement ce que j'ai vécu, ce que je ressens actuellement et ce qui subsiste. Sans effet littéraire. Nous ne sommes pas kanaks, ils ne sont pas européens. Ils veulent ce que nous avons, sans trop d'inconvénients il est vrai, mais nous apprécions maintenant ce qu'ils ont protégé, et qui devient si rare, la nature.

Mais que feront leurs enfants, devant les offres mirobolantes des promoteurs en tout genre ?
Probablement ce qu'ils nous ont reproché, en bradant leurs terres en toute bonne conscience. C'est la vie.



hibis  Iles et lagons       retour au début de page