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hibis   Iles et Lagons, Vie du Pacifique ///
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Cette page :Polynésie -   Population et vie sociale   dances, courses de pirogues
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 Dans ce pays "à vivre", tout n'est pas à l'image "du paradis des gentils sauvages" décrit par Rousseau. Les trésors sont à découvrir et leur perception sera bien différente selon les circonstances ou les conditions matérielles d'existence. Hommes et femmes peuvent avoir une appréciation différente - j'en ai connus - car le mode de vie décontracté, les fréquentations multiples, l'exotisme et la jeunesse, ou encore le confinement territorial, changent la donne.

Ajoutons y tout ce que l'on ne peut pas y trouver aisément. Il y a aussi l'insécurité, de l'animosité parfois et une personne crasseuse qui peut dissuader d'aller s'asseoir au "Bistrot" (Papeete), cela nous est arrivé. Avec un SMIG, du luxe pour certains, on peut manger mais certainement pas vivre dignement. Bien moins encore qu'en Métropole.
Chacun y voit ce que son milieu lui permet de voir. Des touristes ne quitteront pas leur paillote à fond de verre, avec son pot de corail posé au fond, se contentant de la salle de restaurant et des spectacles quotidien. Comme sur un bateau. Ce qui reste d'enchanteur aujourd'hui le sera un peu moins demain. C'est un processus général. Profitez en au mieux de vos conditions présentes.

On quitte au plus vite ou l'on ne peut plus vivre ailleurs !
Un autre problème est l'exode polynésien, important, dû en partie à la fécondité, à l'envahissement touristique ou permanent de gens plus aisés, aux études et à l'émancipation des jeunes, qui peineront à revenir, leur vie faite. Sans les polynésiens demeurés aussi authentiques que possible, la Polynésie ne serait déjà plus. Comme par ce triste passé "privatif", ils sont en passe d'être privés de leurs arts pour la seconde fois, cette fois-ci, avec leur consentement, et des revenus dont beaucoup leur échappent.



Fenua
Leur pays étant essentiellement occupé par l'eau, on comprend aisément l'attachement du polynésien à la terre. Mais, "Fenua", ce n'est pas que la terre, ce sont les racines. C'est puissant, viscéral.
Et la fleur à l'oreille aussi.. ici un groupe de Polynésiens lors d'une petite fête (pas à Tahiti, mais à Nouméa, preuve que..) L'unité polynésienne s'est opérée puissamment sur toutes les îles du Pacifique et l'on appartien pas à une ïle, mais à toute la polynésie.
Lorsqu'à Bora Bora, j'ai demandé à une polynésienne d'où elle était, espérant ainsi connaître le nom d'un "Boraien", elle m'a répondu "je suis de Vaitape" le nom du village, parce qu'elle n'est pas de Bora Bora, elle est de toutes les îles polynésiennes, qui ne sont qu'un pays, au moins pour le groupe de la Société et des Tuamotu !


Les "raerae" ou les "mahu"
On dit qu'en Polynésie, par manque de naissances de filles, des hommes étaient ou sont élevés "comme telles" par les familles.
Une autre interprétation veut qu'il y a "des cas" comme partout mais qu'ils étaient tolérés sans problème.

Le "raerae" est une sophistication urbaine et tapageuse (habillement occidental) du "maru", apparue dans les années 50.
Les maru, ruraux si l'on peut dire, se distinguaient dans les îles par le port de leur paréo au-dessous des seins (d'homme, naturellement).
Précisions recueillies lors d'une émission radio en novembre 2006, sur place).

A un coin de rue du centre de Papeete, nous avions effectivement vu un groupe d'hommes si efféminés que nous les avons tout d'abord pris pour de belles jeunes femmes qui vendaient leurs charmes ;  c'était donc des raerae ! Vues en passant de plus près, "elles" étaient tout de même peu bizarres.

Paréo et fleurs à l'oreille
Le paréo (pareu)est parfois porté mais l'habillement est généralement standardisé : on voit quelques jeunes femmes avec une fleur dans les cheveux, ou à l'oreille, le plus souvent à la réception des hôtels, agences etc ; parfois aussi dans la rue et comme je demandais à une vendeuse si il y avait une signification dans le port de la fleur, elle me répondit : "'c'est fini ça, c'était nos "grrands mèrres".

Gros et gras
Selon la tradition, les Polynésiens aimeraient être "bien en chair" et pour nous carrément gras. S'il y en a de fins, on trouve aussi des hommes et des femmes que l'on peut qualifier d'obèses.


Décimés après leur contact avec les européens (maladies, alcool, abandon des "tapu" (tabous), désespérance ou acculturation orchestrée par les missionnaires, la population qui était de 70.000 habitants lors de sa découverte par les européens était tombée à seulement 7.000 dont 400 français !  les pires effets de la colonisation.
Elle est remontée peu à peu pour atteindre 260.000 habitants en 2006, dont 228.000 pour l'archipel de la Société, et croit régulièrement, ce qui pose de nouveaux problèmes sociaux (chômage, petite délinquance>, révolte identitaire).

Les polynésiens sont majoritaires avec plus de 63 % de Ma'ohi purs et 20 % de métis appelés "demi", indépendamment du taux de croisement ; viennent ensuite 12% d'Européens (Popa'a) et seulement 5 % d'Asiatiques (Tinitos) mais qui possèdent à Tahiti 85 % des biens (terrains, immeubles..) selon les dire de notre Tahitien. Ils ont été "introduits" par les Français pour renforcer la main d'oeuvre, comme cela a été pratiqué aux Fidjis par les Anglais (introduction d'Indiens).

Les îles enchanteresses du Pacifique, décrites comme Le Paradis par Bougainville (époque du "bon" sauvage de JJ Rousseau), offraient des paysages de rêve, avec des habitants généralement très accueillants, des femmes souriantes, aimant organiser des fêtes. Elles ont été de ce fait, outre les produitsexotiques que l'on pouvait en tirer, le lieu d'un incroyable métissage Japon et Russie incluses. Une importante population chinoise provient de "déplacés" plus ou moins d'office à un époque où la France voulait développer le pays et manquait cruellement de maain d'oeuvre. Sans doute y ont-ils moins décimés que d'autres compatriotes pour la construction de voies ferrées au Vietnam, en Amérique, à Suez ou pire, à Panama, cer ils s'y sont développés et y ont acquis une bonne partie des biens fonciers et immobiliers

Quelque soit l'importance d'autres communautés, les Polynésiens demeurent, pat leur cohésion, les maîtres des lieux. Quese pasera-t-il avec les nouvelles générations ?
Raïatea (ancienne Havai) est la plus peuplée. Elle possède le plus grand lagon de l'archipel de la Société, bien que Bora Bora dispose également d'un beau plan d'eau, le plus large, quoique très ensablé, dû à ses vénérables 3 millions d'années (impressionnant, mais en fait très récent à l'échelle géologique ! ). Raïatea est avant tout un centre nautique.
Pour les Polynésiens, Raïatea est dite "la sacrée" en raison de la manifestation en ce lieu, du dieu Hiro.

Huahiné, la féminine. (signifie sexe féminin", en polynésien). La slhouette de son relief, vue d'un certain angle, fait penser à une femme allonfgée. C'est la plus authentique dit-on. Ces deux iles seraient les premièrs lieux d'installation des peuples venus de l'ouest, d'où ils auraient conquis le reste du Pacifique ; d'autre sources (européennes) situent ce point aux Marquises, bien que cela soit très éloigné des flux d'origine.

Ces îles étaient jusqu'à présent épargnées par le tourisme, mais les premiers grands hôtels avec bungalows sur pilotis se sont installés sur les deux en 2003. Bill Gate (fondateur de Windows et Microsoft) a acquis quelques bungalows à  (Raïatea).. .

Une des îles n'est pas comme les autres: Makatea. Ce n'est pas un atoll et il n'y a pas de vieux volcan; c'est un plateau calcaire à falaises abruptes où l'on extrayait autrefois les nitrates pour les exporter. (reportage TV5)

Voir en complément Economie


Du 17 août au 13 septembre 2017, s'est déroulé un Recensement de la Population dans l'ensemble de la Polynésie Française.

Revue Géo, janvier 2003 : "La plupart des Micronésiens et Polynésiens participent à la mise en place d'un réseau migratoire, à destination de l'Australie, la Nouvelle Zélande, les villes de la côte "Pacifique" nord Américaine, la Nouvelle Calédonie et la France pour les ressortissants français.

En 2002, 340 000 Polynésiens résidaient sur la côte californienne (Los Angeles) et 150 000 en Australie (surtout Sydney)".

"Au total, 540 000 Polynésiens vivent dans leur île d'origine, 770000 forment des minorités autochtones à Hawaii et en Nouvelle Zélande (230 000), 850 000 circulent à présent dans et autour du Pacifique". Commentaire. lesitinérants pourraient être déjà partiellement dénombrés dans les minorités autochtones ??

"Tous ne reviennent pas dans leur île, mais leurs revenus aident les familles sédentaires à se procurer les biens d'équipement modernes."



"Tahiti presse", 29/10/2008. "Matarii i Ni'a été célébrée place Vaiete à Papeete".
Matarii i Ni'a ou "le retour de la période d'abondance", est liée au lever de la constellation des Pléiades dans le ciel polynésien. Danses, chants honoraient autrefois cette indication des astres d'un retour à une période d'abondance liée au passage dans la saison chaude et humide, propice à la croissance des plantes nourricières.

Va'a (pirogue polynésienne). photo TahitiPresse
La (Va'a) se pratique en individuel (V1) ou en équipe (V3, V6 et V12). Ce sport allie puissance, physique, stratégie, connaissance de la mer et un parfait esprit d'équipe. Il existe différents types d'épreuves : des courses d'endurance en haute-mer et des courses de vitesse.
La pirogue polynésienne est devenue depuis vingt ans, un sport à part entière. Longtemps organisées dans une fête à caractère folklorique, ces joutes faisaient participer les Polynésiens, avec fierté et joie de vivre, dans leur environnement naturel : l'Océan.Hawaiki Nui 2008 : Superbe photo "Tahiti Presse"
Chez les jeunes, c'est une façon d'être, de se reconnaître, de s'identifier, de vivre tout simplement. (Texte du site "ruahatu.vaa" de Toulon). Photo du club de Toulon (quartier du Mourillon)

 Hawaiki Nui 2008 : la course Molokai Hoe (Hawaii). Texte "Tahiti Presse".

Huahine - Raiatea (44,5 km) est la première étape de la course de va'a inter-île "Hawaiki Nui 2008".  "Ce matin à Huahine était donné le départ de la Hawaiki Nui Va'a 2008. 85 équipages de va'a (6 hommes par pirogue) se sont élancés dès 7h30, direction Raiatea (Iles sous le vent) où a lieu l'arrivée de la première étape, distante de 44,5 km.(Tahiti presse) - Un millier de rameurs prendront le départ mercredi de l'île de Huahine (île sous le vent) pour rejoindre Raiatea distante de 44,5 km, première étape de la course de va'a inter-île "Hawaiki Nui 2008".
"La tension grimpe, la météo aussi ; une canicule qui va rendre l'épreuve éprouvante pour les 91 équipages". "En attendant, Huahine est en fête. Partout, des paillotes ou de simples étals bordent la rue principale où mardi a eu lieu, après la pesée des pirogues, la cérémonie d'ouverture des festivités en présence du président de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, et des organisateurs d'Hawaiki Nui. Des personnalités de l'île parmi lesquelles, Félix Faatau maire de Huahine depuis mars dernier, étaient présentes.

Elles dansent pour les vainqueurs de la course Molokai Hoe (Hawaii), Huahine – Raiatea (44,5 km) 1er Shell va'a (équipe A) en 3h30mn 40s.

Les vainqueurs, de face, paraissent bien intéressés par cette démonstration festive et honorifique.

"Hawaiki Nui est une bouffée d'air pour l'économie de l'île" a déclaré le maire de Huahine à Tahitipresse.



Un peu d'Histoire

PRISE DE POSSESSION 

Tahiti En 1834, des missionnaires catholiques français, déjà installés dans les Gambiers, s'établissent à Papeete (prononcez pa-pé-é-té) où sont installés depuis 12 ans les pasteurs protestants anglais, dont Georges Pritchard. Ces derniers font pression sur la reine Aïmata Pomaré IV : les français sont obligés de réembarquer. Pour laver cet affront, on envoie le capitaine de vaisseau A. Dupetit-Thouars (sous Louis Philippe), pour demander réparation à la reine (août 1838). Une lutte d'influence s'ensuit et le désordre s'installe. L'assemblée des chefs tahitiens réclame alors le protectorat français pour rétablir l'ordre. Un gouvernement provisoire est établi en accord avec les anglais mais Pritchard ne désarme pas et reprend emprise sur Pomaré.

En 1844, A. Dupetit-Thouars le fait expulser mais l'Angleterre demande à son tour réparation ! L'affaire s'envenime et l'on parle de guerre.. mais plus tard, le pasteur est indemnisé et la France garde le protectorat. A Tahiti cependant, c'est l'effervescence et la révolte de 1844 à 1846.Il faut à nouveau combattre et les derniers rebelles se soumettent le 1er janvier 1887. La reine Pomaré se montre fidèle à la France et meurt après 50 ans de règne (1887) en abandonnant ses droits à la France.
(*)(Encyclopédie Larousse).
L'île serait devenue française en 1880 (revue géographique)


Du fait du choc bactériologique (maladies) et de l'acculturation (culture radicalement modifiée par les envahisseurs) liés à la colonisation, la population qui était de 70.000 habitants lors de sa découverte par les européens chute à seulement 7.000 dont 400 français !  les pires effets de la colonisation.

(*) Pour le choix de la France, certains parlent d'une "romance".. comme on dit en anglais.

 Nouvelle Calédonie En 1843, le gouvernement (Louis Philippe) envisage de prendre possession de la Nouvelle Calédonie. Le drapeau français est planté à Balade de 1843 à 1846. A cette époque, le ministre Guizot a de grosses difficultés avec l'Angleterre donne l'ordre de le retirer pour éviter tout nouvel incident.

On s'intéresse à nouveau à la Nouvelle Calédonie sous la seconde République et de leur côté les anglais s'activent et projettent l'installation d'un dépôt de charbon.

En 1853, le gouvernement impérial français se préoccupe de trouver une terre pour y établir une colonie pénitentiaire. Napoléon III ordonne alors la prise de possession et le 24 septembre 1853, l'amiral Auguste Febvrier-Despointes fait à nouveau hisser le drapeau français à Balade, puis le 29, sur l'île des Pins. Sans doute profite-t-on de l'alliance que recherche l'Angleterre avec la France en Méditerranée. L'Australie, elle, n'apprécie pas ce changement.
Quelques jours plus tard, venant de Chine, Tardy de Montravel confirme la prise de possession sur la côte est, puis recherche un port plus sûr et fonde Port de France ( rebaptisé ultérieurement Nouméa pour éviter la confusion avec Fort de France).

De 1864 à 1897, 22.000 condamnés sont reçus dans les différents bagnes du pays. Certains bénéficièrent de concessions.

Dès les premières années, des autochtones se rebellent du côté de Hienghène et le conflit s'étend car il fallait délimiter les terres canaques et celles attribuées aux colons. En 1878 éclate une véritable insurrection sous la conduite du chef Ataï quand les colons amènent leurs troupeaux. Sept mois après et 200 morts côté français, mille côté kanak, Ataï est abattu par Segou, chef de Canala. Le calme est rétabli en Janvier 1879.(Guide Hachette)



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