Une question vient à l'esprit : pourquoi l'entière surface du lagon n'est-elle pas couverte de coraux reposant sur un même socle calcaire de coraux morts ?
En effet, le niveau d'eau monte partout à la même lenteur. La réponse apportée est que l'érosion de la montagne par l'eau de pluie provoque à la fois une sédimentation du fond du lagon (sable) et
une turbidité de l'eau qui ne convient pas du tout au genre corallien, coraux et madrépores ne pouvant vivre que dans une eau assez pure et bien oxygénée, qui plus est dans une étroite limite de températures.
Il est un fait que les coraux sont plus fournis et plus beaux à l'extérieur du récif, sans doute pour toutes ces raisons à la fois.
Et lorsqu'il n'y a plus de montagne ? comme pour un atoll ? donc plus de sédimentation ni impuretés ?
Les madrépores bâtisseurs vivant près de la surface (éclairage), et ne peuvent pas prospérer en profondeur. Ils sont très sensibles à la température de l'eau, une variable importante selon le renouvellement d'eau des lagons.
L'ATOLL SANS VOLCAN ? Une idée qui fait son chemin.
Je cite ici un article de Sciences et Vie, de mars 2021 : "Dès les années 1930, le Néerlandais Philipp Henry Kuenen a compris l'importance des variations du niveau des océans au fil des périodes glaciaires, notamment dans l'hémisphère nord, qui pendant les derniers 500.000 ans, ont fait varier par cinq fois le niveau de la mer jusqu'à 130 mètres.
Or il y aurait eu selon l'auteur, il y a environ trois millions d'années - j'ajoute : "comme pour les volcans ?" - des surélèvements de plateformes avec couche calcaire, lesquelles affleuraient plus ou moins la surface de l'eau lors des réchauffements interglaciaires - j'ajoute par expérience : "selon les marées".
Soit des circonstances favorable au développement des coraux.
En période glaciaire, ces massifs coraliens étaient largement hors eau et les coraux ne pouvaient survivre que sur les pentes submergées, alors que le centre des plateaux se creusait en cuvette sous l'effet de pluies légèrement acides.
De nouvelles questions surgissent :
- 1/ l'enfoncement des plaques, même faible, n'est pas forcément négligeable au cours des 500.000 ans considérés, car les volcans se sont bel et bien régulièrement enfoncés du sud au nord au cours de millions d'années (seulement trois selon l'auteur ?)
Trois millions d'années, ce n'est rien, les récifs de coraux ont connu une fort expansion il y a 450 millions d'années.
- 2/ Les volcans se sont donc également surélevés cinq fois au rythme des atolls.
- 3/ Il y a donc eu enfoncement progressif et régulier avec superposition de cinq surélévations-enfoncements pour les seuls derniers 500.000 ans.
- 4/ j'avais déjà évoqué les variations climatiques, évidentes, dans le développement des coraux, mais "on" semble vouloir gommer la tectonique des plaques ! "les plateformes sont apparues il y a environ trois millions d'années ! comme ça, toutes d'un coup ? et dans leur disposition actuelle ?
Enfin, l'auteur fait remarquer que la théorie volcanique remonterait à Darwin, lequel ne connaissait pas les périodes glacières considérées.
J'ajouterai qu'il ne connaissait pas davantage la tectonique des plaques, leur déplacement et enfoncement (subduction), qui date du début du XXe siècle !
Il serait intéressant de connaître l'épaisseur des massifs coralliens sous-jacents pour chacune des iles (volcaniques et atolls).
Avec la théorie climatique glaciaire seule, elles devraient toutes avoir la même épaisseur. Et si c'est plus épais au nord, c'est qu'il y a eu enfoncement, en plus des réchauffements.
LES PASSES.
Les marées assurent un échange d'eaux qui renouvelle le contenu du lagon. Pour le motifs évoqués ci-dessus, les coraux ne s'installent pas dans les passes qui correspondent, u moins pour les plus grandes et profondes, à une embouchure de rivière.
Lorsque les passes ne jouent plus ce rôle, bouchées ou presque, le lagon n'est qu'eau morte sans aucune vie marine, généralement de faible profondeur.
Ces passes sont généralement le siège de courants très forts, parfois à double sens superposés. car elles rempillsent et vident partiellemnt l'entier lagon à chaque marée. L'échange de vomlume d'eau y est donc très conséquent.
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Lagons et ilots
Le récif de corail témoigne de la taille originelle d'une île, ce qui, pour la Nouvelle Calédonie, doit doubler ses anciennes dimensions !
Au sud de la Nouvelle Calédonie, le récif barrière ferme le lagon à plus de 60 Km de la
côte.
Les récifs dits "frangeant" sont établis en bordure de côte (frange), donc accolés à
l'île. Récifs frangeant et barrière coexistent fréquemment. Ile des Pins.
Photo NC Tourisme.
En fait, les récifs sont au départ tous en prolongement de la côte, dans une eau peu profonde ; ce n'est qu'avec l'enfoncement progressif de l'île que pour survivre, le corail bâtit en hauteur (exemple, 3 cm
l'an). NC tourisme
Le récif et la passe Boulari, à 20 Km au large de Nouméa. Les passes sont dues à l'écoulement des eaux des rivières, les coraux ne pouvant pas vivre dans le courant de ces eaux adoucies et plus froides, chargées d'impuretés
(limons). Ces passes peuvent être dangereuses en fonction
de la marée.
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récif-barrière de Nouvelle Calédonie. éditions Pétroglyphes
Au milieu des coraux ou en pleine eau, la vie animale du lagon est extrêmement variée.
Fait incroyable quand on plonge, tous les poissons disparaissent soudainement et on se demande où ils ont bien pu
passer ; un phénomène quasi inconnu dans les espaces protégés ou encore dans les "nourrissoirs à poissons" pour touristes
(qui n'intéressent que les espèces voraces).
Pas "d'herbiers" au fond des lagons ; les algues du récif, côté océan, sont bien souvent calcifiées et dures comme des coraux.
Il n'y a pas de varech non plus sur les côtes ou les plages du Pacifique, mais au contraire des algues bien vivantes,
bizarres ou minuscules : elles sont
rampantes
sur le sable des îlots, donc à terre et gonflent leurs ballonnets flétris dès que l'eau arrive.
Des algues courtes recouvrent cependant les coraux morts, comme une sorte de mousse sombre.
Ici, l'algue calcifiée Euchema qui pousse sur les coraux dans quelques zones et les tue (Karibati, Ohau)
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En Nouvelle Calédonie, dont près de Nouméa, les îlots sont dans le
lagon et le récif lui-même est sous l'eau ou à peine émergé, sans sol pour y poser un pied.
certains sont vraiment très proches de la côte, tels que l'îlot Maître (voir Nouméa). "Le ponton" est une belle excursion, mais le phare Amédée est à privilégier, car très près du récif et de la passe !! dans ces deux cas, on est proche du grand récif et la journée "tout compris" sera un
excellent souvenir.
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l'îlot de Polynésie est très différent, c'est le motu. Les alignements circulaires de motus, coupés d'un peu d'eau, ferment le
lagon. Ma courte expérience ne me permet pas d'en dire plus et il faut voir localement.
Les plus beaux sont en général "occupés" (propriété privée ou hôtel). De là, contrairement à la Nouvelle Calédonie,
le tombant est proche (extérieur du lagon, mer profonde), où les coraux sont les mieux établis.
L'intérieur du lagon polynésien est enchanteur par ses teintes, mais n'a bien souvent qu'une vie très restreinte sinon nulle.
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Lagon de Raiatea, ici la partie du lagon qui unit les restes de deux îles.
Le récif de toutes les îles de Polynésie, Makatea excepté, s'est formé sur les pentes d'un ancien volcan. Polynésie"). C'est également le cas pour les îles de Mélanésie
(Vanuatu - ex Nouvelles Hébrides), d'Hawaii ou encore de l'océan Indien.
La Nouvelle Calédonie possède, en continuité, le plus long lagon du monde,
mais la Grande Barrière Australienne est classée devant, en raison de l'énorme surface couverte, bien qu'en discontinuté.
La Nouvelle Calédonie, non volcanique, est liée à l'Australie par une ancienne terre, la Tasmantia, maintenant
sous les eaux.
Les trous bleus.
Le plus profond atteindrait les 200 mètres. Il s'agit d'une petite ouverture ronde au fond de l'eau peu profonde du lagon, qui possède en cet endroit une grotte ou un réseau de cavités/galeries, dont le trou est un accès.
Il en existe dans le Pacifique, dont dans le lagon de l'ile française Clipperton décrite par le docteur Etienne dans son livre "Clipperton": l'un de ces trous bleus y a été très difficilement exploré en
raison de la présence, sous quelques mètres de profondeur, d'une couche hétérogène assez épaisse, chimiquement agressive, opaque et dangereuse, bloquant
toute possibilité d'aller plus profond. Il s'agirait de végétaux en décomposition. Pendant longtemps, songeant à un dépôt, on a pensé avoir atteint le fond. Mais ne fois l'inexplicable nappe traversée, avec équipements adéquats,
l'existence d'un véritable réseau de grottes sous marines reliées horizontalement a été découvert, susceptible pense-t-on, de rejoindre l'ile. A Clipperton, possible reste d'une cheminée du volcan disparu. En général, auraient été creusés
par l'eau de ruissellement lorsque la mer était plus basse.
Ouvéa(Nouvelle Calédonie), s'enorgueillit de son trou bleu, en zone tribale, mais il s'apparente davantage à une mini cenote mexicaine car il n'est pas dans le lagon, mais à proximité, dans le sol. Voir
Ouvéa
Il ne fait pas toujours soleil et le lagon n'est pas toujours un lac tranquille
! Ca peut même secouer et "mouiller" pas mal si le vent se lève, même avec un gros bateau.
Ayez toujours à l'esprit que les courants peuvent être dangereux, surtout près de ces jolies passes.
Consultez la table des marées et le bulletin météo (voir "risques et dangers" ci-dessous et du vécu.. glaçant
(histoires vraies).
Les marées peuvent avoir leur importance. Voir "autres
sites" pour les marées.
Nouméa. Ce jour là était absolument magnifique, et au récif - ici vu
du "ponton" - on pouvait nager et aller sur les "patates" les plus proches (hauts-fonds de récif
isolés) ou se contenter de regarder tranquillement la passe de loin.
Voir aussi "le corail".
photo hibis
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Partant
de Nouméa et voguant vers le récif, le lagon n'est pas très profond :
quelques mètres à quelque dizaines de mètres (ici 24,5m); il y a des bancs de sable et des massifs coralliens isolés et l'on peut passer brutalement
de 20 mètres à 10 ou 2 mètres.
Du côté extérieur, "au tombant", la pente est raide et la profondeur
s'accroît très rapidement jusqu'au fond de l'océan (de 2000 jusqu'à 4000 mètres au très grand large).
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Motus en Polynésie, îlots en Nouvelle Calédonie.
ils ne sont pas comparables mais l'on y ressent le même profond bonheur ; je recommande d'y aller, même si c'est tout près
et très touristique, à défaut de pouvoir aller ou en bateau particulier sur un îlot de Nouvelle Calédonie pas trop fréquenté, ou sur le motu du regretté Paul Emile Victor à Bora.
Le bonheur est avant tout dans l'image que l'on se projette dans la tête.
Laissez vous tenter par une promenade en bateau vers un îlot, même tout proche.
Si les couleurs des lagons de Polynésie et leurs bancs de sable sont comme nulle part ailleurs, la Nouvelle
Calédonie est sans doute la mieux placée pour les coraux. Son récif est en général assez éloigné de la côte et il y a des îlots bordés de récifs ou des
"patates" au beau milieu d'un très grand lagon.
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Debout dans l'eau dans un petit mètre d'eau de la plage publique, il peut y avoir de mini formations coralliennes comme je le montre sur ma photo, prise au-dessus de la surface.
Cela à Nouméa, Bora Bora ou ailleurs. C'est à dire quelques mini branches de coraux essaimés, avec poisson(s) associé(s), et parfois plus.
De simples lunettes de natation permettent de voir mieux, en mettant la tête sous l'eau. Ce sera votre exclusivité comme cela a été la mienne, à l'écart des grands classiques.
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Des Excursions marines et sous-marines sont proposées, si vous avez un peu de temps et quelque argent
Bateaux à voile et à moteur, planche à voile, kite surf, ski nautique
Plongée, sentier sous-marin (îlot Nouméa), bateaux à fond de verre et même, envisagé, un sous-marin.
Je ne parlerai pas des "bains nourrissoirs" ou fish feeding".
Un court survol ravit aussi les yeux pour une vue générale différente (petit avion, hélicoptère).
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Ce n'est pas la peine de mettre votre chapeau en lisant ce texte, mais une fois sur place,
pensez y, car ce serait une douloureuse négligence.
Ajoutez y quelques autres protections du corps. voir "renseignements, risques et dangers".
Nouvelle Calédonie. photos hibis
La vie du lagon 1
(poissons et êtres vivants du récif)
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